Une autoroute vide menant vers la forêt et les montagnes.

La Transcanadienne | James Smedley

Circuit en voiture guidé par le Groupe des Sept

Une autoroute vide menant vers la forêt et les montagnes.

La Transcanadienne | James Smedley

Ceux qui empruntent la Transcanadienne dans le Nord de l’Ontario pour faire l’expérience de sa beauté brute ne sont pas les premiers à s’émouvoir devant ce paysage unique.

Bien avant que la Transcanadienne ne pénètre la rive nord du lac Supérieur, les commerçants de fourrures, les mineurs, les pêcheurs commerciaux et les bûcherons parcouraient ces forêts et ces eaux sauvages.

Toutefois, le territoire éloigné du Nord de l’Ontario a également reçu la visite de ceux qui ne cherchaient qu’à en extraire une beauté enchanteresse. Le Groupe des Sept du Canada s’est rendu dans le nord par bateau, par chemin de fer, le long de sentiers et à la pagaie pour dépeindre ce paysage inspirant à l’aide de peinture et de toiles.

Suivez leurs traces, guidés par les yeux de ces artistes vers des paysages canadiens emblématiques.

Algoma et la rive nord du lac Supérieur

Balisé au moyen de panneaux routiers distincts et s’étendant sur 652 kilomètres, le circuit en voiture de la région d’Algoma et de la rive nord du lac Supérieur est agrémenté de 14 panneaux d’interprétation situés à des endroits clés le long du parcours.

Au départ de Bruce Mines, à l’est de Sault Ste. Marie, le circuit suit la Transcanadienne depuis les terres agricoles de la rive nord du lac Huron jusqu’à la pointe accidentée du lac Supérieur, à la hauteur de la ville de Nipigon. Entre les deux se trouvent des rivières sauvages qui se jettent dans des chutes, des montagnes ondulantes de bouleaux et d’érables et de vastes étendues de forêt boréale enveloppée de mousse.

Ces terres sont le foyer traditionnel des peuples autochtones qui ont habité cette région pendant des milliers d’années avant l’arrivée des colons blancs.

Dès 1918, les membres du Groupe des Sept visitent la région d’Algoma et la rive nord du lac Supérieur, ce qui donne lieu à une collection de plus de 400 peintures et esquisses qui allaient contribuer à définir un style d’art canadien absolument unique.

Tracer le parcours de l’art canadien

Les membres fondateurs du Groupe des Sept se réunissent au début des années 1900 pour échanger leurs points de vue sur la façon de peindre le paysage canadien. Franklin Carmichael, Lawren Harris, A.Y. Jackson, Franz Johnston, Arthur Lismer, J.E.H. McDonald et Frederick Varley s’établissent officiellement en tant que groupe dans le cadre de leur première exposition en 1920.

Le renommé peintre Tom Thomson n’a jamais fait officiellement partie du groupe. Il est mort en 1917, mais a grandement influencé l’approche du groupe pour peindre la nature sauvage canadienne. Tom Thompson est le premier à se rendre dans la région d’Algoma dans le cadre d’une expédition en canot en 1912 sur la rivière Mississagi.

Les autres suivent bientôt avec des voyages annuels le long de l’Algoma Central Railway (ACR) de 1918 à 1921 pour immortaliser les lacs et les rivières sauvages qui coulent dans ce paysage accidenté. Lawren Harris découvre la rive nord du lac Supérieur à l’automne 1921, ce qui amène le groupe à effectuer huit voyages sur ce littoral aux contours bien définis entre 1921 et 1928.

Tandis que d’autres artistes de l’époque copient les styles des maîtres européens, le Groupe des Sept s’inspire de la nature sauvage canadienne unique pour créer un style qui lui est propre. Son travail durant cette période génère littéralement des centaines de toiles, dont des œuvres comme Rive Nord de Lawren Harris et Sombre Isle of Pic d’Arthur Lismer.

Selon Michael Burtch, artiste et historien de Sault Ste. Marie, les forêts et les eaux du Nord de l’Ontario ont contribué à tracer le parcours de l’art canadien.

« Ils considéraient la région d’Algoma et de la rive nord comme le catalyseur de l’idée qu’ils se faisaient du Nord. La région représentait ce que l’art canadien devait être, et ils ont peint dans un style qui honore les forces primitives de la nature plutôt que selon une formule venant d’Europe. Et cela a changé le cours de l’art canadien. »

Un couple se dirige vers une plaque d’information dans un parc.
Baie Pancake | James Smedley Outdoors

Planifiez votre itinéraire

Un grand nombre des lieux représentés dans les toiles du Groupe des Sept sont accessibles par la Transcanadienne. Une signalisation routière spéciale et des panneaux d’interprétation vous aideront à vous orienter et à comprendre ce qui a inspiré ces artistes.

Application Moments of Algoma

Avant de prendre la route, téléchargez l’application Moments of Algoma. Elle bonifiera votre expérience à chacune des 14 installations d’interprétation en l’agrémentant de renseignements peu connus et détaillés sur les artistes et les régions qu’ils ont peintes. En outre, des enregistrements audio vous renseignent sur le Groupe des Sept et son époque dans cette région du Nord de l’Ontario.

Panneaux d’interprétation le long de la Transcanadienne

Le Sud de l’Ontario compte deux panneaux d’interprétation : un à la Collection McMichael d’art canadien à Kleinberg et un au parc Alandale Station Park à Barrie. Ces deux panneaux orientent les voyageurs vers le nord jusqu’à Bruce Mines, où commence l’escapade routière.

Durant cette partie du voyage, vous aurez un aperçu de la rive nord du lac Huron et des champs agricoles qui s’étendent sous les crêtes et les falaises du Bouclier canadien. À Sault Ste. Marie, les eaux du lac Supérieur se jettent dans le lac Huron aux rapides de la rivière Ste-Marie. La Transcanadienne s’oriente ensuite vers le nord en direction du lac Supérieur, où le Bouclier se transforme en falaises et en promontoires qui permettent aux rivières sauvages de franchir des chutes abruptes avant d’atteindre le Grand Lac.

D’autres installations d’interprétation se trouvent dans des endroits clés un peu partout dans le parc provincial du Lac-Supérieur jusqu’à Wawa, où la forêt boréale recouvre une fondation rocheuse ondulante séparée par de longues plages de sable.

La Transcanadienne continue vers le nord en direction des villes de Marathon et de Rossport, où la beauté mythique des îles côtières a inspiré des œuvres emblématiques du Groupe des Sept. Le paysage spectaculaire continue de changer à mesure que la route serpente vers Nipigon. Ici, des montagnes aux flancs abrupts et aux sommets plats dominent des vallées boisées qui abritent des rivières sauvages comme la Steele et la Nipigon.

Voyages secondaires et détours

La plupart des panneaux d’interprétation sont bien situés tout près de la Transcanadienne, mais quelques-uns nécessitent que vous quittiez la route principale pour plus d’aventure. Chaque fois, l’application propose du texte et des enregistrements audio à propos du lien qu’entretenaient ces artistes avec le littoral accidenté du lac Supérieur, et le détour en vaut toujours la peine.

Au niveau de la ville de Thessallon, la route 129 se dirige vers le nord, serpente le long de la pittoresque rivière Mississagi et vous permet d’accéder à une aire de stationnement aux chutes Aubrey. Une courte randonnée mène au panneau d’interprétation situé au bord des chutes, qui raconte le voyage en canot de Tom Thomson en 1912 le long de la Mississagi et le voyage ultérieur, en 1922, d’un autre artiste, A.Y. Jackson.

Un autre voyage secondaire vous conduit à l’ouest de la Transcanadienne, le long de la route 627, jusqu’à un panneau sur le littoral du lac Supérieur au parc national Pukashwa.

Il vous faudra faire une randonnée de plus de 10 kilomètres aller-retour depuis le parc provincial Neys pour accéder au panneau d’interprétation qui surplombe la célèbre île Pic.

Importance de ce circuit en voiture

L’une des principales raisons pour lesquelles ce territoire demeure si intrigant est parce que la plupart des sites sont identiques à ce qu’ils étaient lorsqu’ils ont été peints il y a 100 ans.

L’artiste Michael Burtch affirme qu’il est important que les scènes canadiennes emblématiques peintes dans les années 1920 soient toujours intactes. « Il est très rare de pouvoir se rendre dans n’importe quelle partie du monde et d’y voir des endroits où des peintres ont peint il y a près de 100 ans et qui sont encore relativement intacts. »

Une visite dans les régions peintes par le Groupe des Sept vous permet de découvrir les vues qui ont inspiré tant de célèbres peintures de paysages canadiens et vous donne la chance d’immortaliser vos propres moments dans ce paysage vaste et diversifié.

Mis à jour : 11 mai 2024

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